Retour sur La haut. Poésie et actions font-ils bon ménage ?

Publié le par acariatre

Avertissement : ce billet n'est destiné qu'à ceux qui ont vu le film. J'y livre des éléments qui, dans le cas contraire, vous gâcheraient tout le plaisir !

Sony Pictures Releasing France

Animation certes mais adulte

Le dernier film des studios Pixar aborde des sujets graves (la mort, la solitude) peu fréquents dans le film d'animations. Là-haut s'inscrit ainsi dans une évolution du ton des longs métrages Pixar qui, de plus en plus, abordent des sujets beaucoup plus profonds et plus adultes que la moyenne. C'est d'ailleurs devenu la marque de fabrique du studio à contre-courant du rythme débridé des productions Fox ou Dreamworks et d'une poésie plus conventionnelle Disney.

Une poésie délectable

La première partie de Là-haut est formidable à cet égard. Seul la douceur du « dessin » pouvait rendre aussi joliment la tendresse et l'angoisse d'un couple vieillissant côte à côte. Seul un film d'animation pouvait donner vie à cette si belle image d'une maison volante suspendue à des centaines de ballons multicolores !

Sony Pictures Releasing France

Après cette introduction, la rencontre entre les deux personnages principaux, grand-père bougon et boy-scout emprunté, ajoute l'étincelle de folie qui fait décoller le film vers des jours meilleurs. La beauté du voyage et de sa destination finissent d'emballer le spectateur dans un ravissement enfantin.

Retour brutal à la réalité

Mais malheureusement le film mets alors de côté son propos et sa poésie initiale pour redevenir un film avec de l'animation. Des poursuites, un méchant, de l'action, des cascades : un rythme frénétique et, à mes yeux, malvenu après un tel démarrage. Là haut n'évite plus les facilités (le gag récurrent des voix de chien comme ressort comique surexploité). Et à l'inverse, oublie ses chances (le personnage de l'oiseau fabuleux qu'on aimerait voir continuer ses cabrioles pendant des heures).

Sony Pictures Releasing France

Je fais mon grincheux mais à l'image du précédent Wall-E, on retrouve chez Pixar une incroyable mise en scène de départ, poétique et profonde. Mais la nécessité de construire une histoire attendue empêche d'aller au bout de cette démarche et renvoie Là-haut dans les sphères hollywoodiennes du grand spectacle à ressort. Un grand écart dommageable qui ne doit pourtant pas faire oublier la superbe première partie qui tire le film d'animation vers ses sommets.



Publié dans Retour sur

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P
PandaranolJ'ai bien aimé cet article, merci à toi.
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S
SeotonsVous pouvez trouver tir d'ut idée crucial dedans bien-être, jeux et films, film et/ou la TV montre !
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N
Complètement d'accord, les premières demi-heures de Wall-e et de La-haut sont tout simplement splendides, tout comme les courts-métrages les précédant d'ailleurs, et après c est de l'animation plus "facile". Le fait que les séquences du début, pour les deux films, soient muettes ajoutent sans doute beaucoup à la poésie...
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E
ça m'a aussi plus gêné dans Wall-E, car le changement de ton était tellement radical qu'il m'a gâché le début. Ici, l'esprit plus "cartoon" est présent dès le début, pour s'accentuer encore plus à la fin. J'ai trouvé ça plus harmonieux comme transition. Pour moi le mélange est mieux dosé et plus subtil.
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M
C’est exactement le contraire pour moi. J’avais trouvé la seconde partie plus classique de Wall-E en totale «désharmonie» avec la poésie de la première (en plus du message écolo lénifiant), alors que dans Là-haut, elles s’enchaînent de façon plus fluide (d’ailleurs, on sait dès le départ que Muntz est quand même assez obsédé par le dabou). De toute façon, les Pixar ont toujours été construits sur un même schéma qui ne réserve plus vraiment de surprise : découverte des personnages, exposition, lancement de l’action, cœur de l’action, tout va mal, poursuite finale, tout va mieux, tout est bien qui fini bien.
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