Retour sur L'attaque du métro 123, droit de réponse à nikko1(2)3

Publié le par acariatre

Avertissement : ce billet n'est destiné qu'à ceux qui ont vu le film. J'y livre des éléments qui, dans le cas contraire, vous gâcheraient tout le plaisir !

Sony Pictures Releasing FranceJe me devais de revenir sur les accusations portées par nikko13 qui déplore de ma part un enthousiasme faiblarde et blasé face au dernier film de Tony Scott. Pourtant, si au final, L'Attaque du métro 123 m'a déçu, ce n'est pas dans la surenchère testostéronée (garantie dès le cahier des charges et souhaitée par le spectateur) mais plutôt dans certains effets mal dosés qui lui font perdre de vue son efficacité première.

Les ingrédients sont, en effet, bien là : une histoire de prise d'otage originale puisque se passant dans le métro new-yorkais et mettant face à face un illuminé et un employé du métro catapulté négociateur. Une confrontation se déroulant essentiellement via micros interposés. Une action du coup très réduite au profit d'un huis-clos personnel et haletant. Le remake d'un film de 1974 réputé pour sa sécheresse de ton et son réalisme cru aux antipodes des films body-buildés. Un réalisateur clipesque mais qui ose sur tous les fronts en la personne de Tony Scott. Son acteur fétiche, Denzel Washington, parfait dans ses rôles de quidam dur à cuire. Et la promesse d'un retour de John Travolta dans un rôle de preneur d'otages sur-vitaminé.

John Travolta. Sony Pictures Releasing FranceTous ses ingrédients sont bien là et réellement utilisés à bon escient. Les deux personnages sont parfaits chacun dans leur genre et leur confrontation / relation sert de fil conducteur, tendu à se rompre. Les passés qu'on leur décèle les rendent plus complexes qu'attendus. Les dialogues surtout sont très bons, toujours très ancrés dans la réalité et souvent très drôles. Les seconds rôles également complètent efficacement ce réalisme (mention spéciale à John Turturro en négociateur évincé, à James Gandolfini en maire de New-York et aux deux ados en-amourachés à distance).

Malheureusement, Tony Scott en fait trop souvent des tonnes. Dans les effets (générique dégoulinant d'effets clips de rap), dans la surenchère de mélo (le coup de fil à sa femme, le final), dans les réelles motivations du bad-boy. Du second-degré parfois mal dosé sans doute. Et l'assurance d'un film too much qui fait osciller le spectateur entre sourire, pitié et incrédulité.

Denzel Washington. Sony Pictures Releasing FranceLà où le film finalement déçoit, c'est qu'une fois débarrassé de ses effets et volontés de grandeur, on croit retrouver un film sec, nerveux, audacieux dans ses personnages. Un long métrage qui, moins copieux et boursouflé, aurait pu donner un véritable film d'actions original et percutant. Presque, dommage !



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